Arte y arquitectura
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Si les aspects industriel et moderne de la villa Savoye paraissent s’opposer à la nature, elle est pourtant bien présente sous de multiples aspects. Air, vent, lumière, traces du grain des graviers dans le béton, fenêtre en longueur qui encadre le paysage, Le Corbusier joue avec les éléments naturels.
Le paysage est toujours pris en compte dans l’architecture de Le Corbusier. Il place sans hasard la villa Savoye, prisme blanc immaculé, dans un paysage enrobant et verdoyant. La villa, coupée en horizontal par une fenêtre continue, encadre la nature environnante de la même manière qu’un tableau.
A la Villa "Le Lac" (Suisse, 1923), Le Corbusier ouvre cette fois-ci une fenêtre sur les montagnes autour du lac et explique l’importance de ce dispositif :
« Le paysage omniprésent sur toutes les faces, omnipotent, devient lassant. Avez-vous observé qu’en de telles conditions, « on » ne le « regarde » plus ? Pour que le paysage compte, il faut le limiter, le dimensionner par une décision radicale : boucher les horizons en élevant les murs et ne les révéler, par interruption des murs, qu’en des points stratégiques ».
© FLC (Fondation Le Corbusier) - ADAGP © Céline Clanet / Centre des monuments nationaux
Les grandes ouvertures qui percent la villa Savoye permettent aussi de faire entrer et circuler l’air. On retrouve toute l’importance de l’introduction de cet élément dans la cuisine et son patio extérieur : il permet une aération généreuse en été, faisant s’échapper les odeurs, les fumées et un espace frais en hiver en devenant un garde-manger.
Avec le toit-terrasse, on peut même profiter d’une bouffée d’oxygène sans sortir de la maison. En passant par le jardin suspendu, on culmine au sommet de la villa sur le solarium, pour retrouver une vue dominante sur le paysage, tout en s’exposant au soleil pour ses bénéfices sur la santé.
© FLC (Fondation Le Corbusier) - ADAGP © Céline Clanet / Centre des monuments nationaux
« La lumière est à la clef de notre régime vital », annonce en 1928 Le Corbusier dans Une maisons, un palais.
En faisant une analyse graphique de sa luminosité, basée sur des données « scientifiques » et photométriques, Le Corbusier conclut que la fenêtre en longueur peur fournir quatre fois plus d’illumination qu’une fenêtre classique verticale avec la même surface vitrée, tout en donnant une meilleure distribution de la lumière. Il la fait installer au premier niveau de la villa Savoye et l’érige au titre d’un de ses 5 points de son architecture moderne.
© FLC (Fondation Le Corbusier) - ADAGP © Céline Clanet / Centre des monuments nationaux
A l’occasion de Natures intérieures (15 novembre 2024 – 2 mars 2025), une étrange collection de l’architecte exposait en vrac des coquillages, galets, cailloux, os de boucherie, pomme de pin, branches d’arbres… rassemblés lors de ses promenades et nommés « objets à réaction poétique » par Le Corbusier.
Ce corpus insolite témoigne de l’intérêt notable que Le Corbusier portait à la matière vivante. Il en à fait une importante source d'inspiration. Ainsi la forme de la salle de spectacle du palais des Soviets, à Moscou (projet conçu en 1930 mais non réalisé), est rapprochée "d’un coquillage entr’ouvert". Il écrit aussi qu’une carapace de crabe glanée sur une plage lui a inspiré le plafond de la chapelle de Notre-Dame-du-Haut à Ronchamp (1953-1955).
© FLC (Fondation Le Corbusier) - ADAGP © Benjamin Gavaudo / Centre des monuments nationaux
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